Au Sénégal, SOS Faim appuie la structuration d’organisations paysannes. En collaboration avec le GERAD (le Groupe d’Étude, de Recherche et d’Aide au Développement), notre ONG a financé le programme de développement intégré de Fatick (PDIF) dont bénéficie entre autres, Fatou Diouf, une éleveuse de chèvres. Celle-ci était en Belgique la semaine dernière pour témoigner dans plusieurs universités. Alors, Fatou, c’est qui ?
Fatou connaît bien les chèvres, puisque déjà petite, elle afeufedait ses parents à les élever. À 10 ans, elle vend ses cinq coqs pour s’acheter sa première chèvre à 12 500 francs (19€). Plus tard, elle voyage en France et au Maroc, et y découvre que grâce à son élevage de chèvres, elle peut valoriser sa production et gagner de l’argent. Elle part en voyage d’étude à la découverte des fromageries et de la transformation familiale, avant de se lancer dans sa propre fabrication artisanale de produits à base de lait de chèvre, à Fatick.
Parce que si au Sénégal le lait se vend à 0,50€ le litre, sa transformation peut en augmenter considérablement la valeur ! En effet, en tant que tel, le lait ne se conserve pas longtemps. Et avec ses 14 chèvres, Fatou produit jusqu’à 5 litres par jour. Cela représente une production importante à écouler. Mais, en collectant 5 autres litres chez des éleveurs voisins, Fatou a assez de lait pour le faire valoriser. Elle le transforme alors en yaourts, crèmes glacées, savons, et même en fromages. Certains de ces produits valent alors 1,52€ le litre, ce qui représente la valeur triplée du litre de lait ! Avec ses productions, Fatou est capable de soutenir sa famille et de scolariser ses enfants.